Les frais bancaires des buralistes

8 août 2014

1/ Vie professionnelle

Quel buraliste ne s’est pas fait insulter parce qu’il a un montant minimum de carte bancaire toujours trop élevé? Il est vrai que les consommateurs ont pris l’habitude de régler dans les grandes enseignes à partir de 1€!

Mais voilà, une fois encore les règles sont radicalement différentes: D’un coté on a une enseigne qui fait du mode de paiement un argument commercial mais qui, dans les faits, a fort peu de transactions de petite valeur, et de l’autre, il y a le buraliste qui vend des produits chers et qui refuse la carte bancaire en dessous de 10, 20 ou 30 euros selon son contexte économique.

Un commerçant traditionnel est donc prélevé de frais bancaires en fonction de son chiffre d’affaires. La facture du banquier incluant des frais de gestion, frais de mouvements ou autres commissions sur les cartes bancaires en particulier. Ces frais sont particulièrement élevés mais entrent globalement dans le modèle économique d’un commerce traditionnel.

La particularité du buraliste réside dans l’amalgame savamment entretenu entre volume d’affaires (à savoir l’argent passant par le tiroir caisse) et chiffre d’affaire (le cumul des remises en ce qui concerne les produits du monopole).

Ainsi donc, pour financer nos projets, les banquiers se basent légitimement sur notre chiffre d’affaire, mais quand il s’agit de calculer nos frais de gestions, il prend allègrement le volume d’affaires qui est entre 15 et 20 fois supérieur au chiffre d’affaires comptable.

Pour parler chiffres, sur un cartouche de cigarettes la plus vendue à 70€, les frais de mouvement, de gestion et la commission carte bancaires sont calculés sur cette base (me concernant, j’évalue ce cumul à 0,7% soit environ 50 centimes de frais), alors que comptablement, on ne prend en compte que la remise, soit 6.8% de 70€ soit 4,76€.

Je résume donc, pour une cartouche de cigarettes réglée 70€ par mon consommateur, ma remise nette est de 4,76€ sur laquelle j’enlève 0,50€ de frais de gestion bancaire soit plus de 10% de frais… ramené sur une année, c’est environ un mois de travail pour régler des frais de gestion de la banque. Bien entendu, ce chiffre vaut à condition d’avoir plutôt de bonne conditions tarifaires auprès de sa banque et de ne pas avoir de frais liés à des problèmes de trésorerie par exemple…

Dans un commerce traditionnel ayant une marge moyenne de 50%, le résultat n’est pas le même…70€ équivaut à 35€ de marge et toujours 50 centimes de frais soit 1,4% de frais bancaires. Une fois encore, les faits sont têtus!

Alors, me direz vous, c’est bien, Cyrille, mais quelle solution proposes tu? A date,je l’avoue, mon objectif est surtout d’ouvrir le débat et de sensibiliser mes collègues buralistes voir quelques banquiers, ne sait on jamais! . Nous militons depuis bien longtemps pour tendre vers des frais de carte bancaire à zéro… Mais à force de milliards perdus sur les marchés boursiers ou en amendes, les banques ne sont pas promptes à négocier ce genre de facilités bien que « Compte Nickel », partenaire de la profession, a mis un coup de pieds dans la fourmilière avec un zéro commission…

Chers collègues, la banque est souvent l’un des principaux postes de dépenses de nos entreprises. Négociez! Au mieux! Sans état d’âme!

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À propos de Cyrille Geiger

Cyrille Geiger, 42ans, buraliste à Paris depuis 10 ans. Président des buralistes de Paris Nord. Administrateur de la Confédération Nationale des Buralistes. Président de la commission téléphonie et produits dématérialisés de la confédération. J'assume ma liberté de ton. Ce blog reflète mes points de vue et n'engage que moi. Il ne traite pas de politique ni de santé. Je défends avec mes mots les intérêts économiques et sociaux de ma profession.

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