Après la cigarette électronique, je vais prendre position sur une certaine information au risque de m’attirer quelques foudres.
Je suis dégouté de la façon dont certains médias -et en particulier RMC ce matin- abordent le sujet de la contrebande du tabac. Je n’accepte pas, après l’été meurtrier que nous avons eu, qu’un journaliste ai l’outrecuidance de suggérer que les paquets issus de la contrebande et des braquages finissent derrière les comptoirs des buralistes alors qu’il n’est pas un secret que la quasi totalité des cigarettes qui ont du sang sur les mains finissent à Barbes ou sur d’autres marchés parallèles. Balancer ce genre de phrase sans la « sourcer » est inacceptable. Le gros du marché parallèle est avant tout une affaire d’organisations mafieuses. S’il devait s’avérer que des buralistes sont associés à des organisations mafieuses, je le condamnerai avec force et demanderai des sanctions exemplaires avec, à minima, l’interdiction d’exercer cette profession que j’aime et que je défends.
Je me suis déjà exprimé plusieurs fois sur cette antenne. Je ne le ferai plus jusqu’à nouvel ordre parce que je ne veux pas être le Tartuffe d’une course à l’audience en contribuant à un débat dont les dés sont pipés d’avance.
L’actualité est assez grave pour être traitée avec sérieux et déontologie. Le débat n’a d’intérêt que s’il est réel et constructif. Un angle journalistique ne doit pas détourner et vicier aussi gravement le cœur de l’information. Je n’accepte pas qu’a cause d’un journaliste mon livreur de tabac me regarde comme un assassin potentiel.
On n’a pas le droit de balancer ça, comme ça…ce matin, vous m’avez dégouté.
Cyrille Geiger
