Et l’on nous parle de victoire à propos du texte Eckert contre la vente de tabac sur Internet et la fin de l’augmentation automatique des prix. Ce sont des victoires bien modestes pour les buralistes.
La principale victoire réside dans la capacité de notre profession à se remobiliser et a -enfin-arriver à se faire entendre -un peu- par nos élus. Il était important que le dialogue se ré-instaure avec nos députés et sénateurs. Parfois nous devons passer au forceps, parfois le désarroi de nos collègues a suffit à susciter l’intérêt de nos élus. Que celles et ceux qui ont su nous écouter en soient remerciés.
Làs, si la tempête Delaunay semble s’éloigner un peu, les nouvelles du début d’hiver ne sont pas toutes bonnes et les perspectives pas réjouissantes. Je veux redire ici à mesdames Delaunay et Touraine que les buralistes acceptent des politiques de santé publiques si ils n’en sont pas les seules victimes. Si cette politique est intégrée dans un plan d’action européen concerté avec nos voisins et si le marché parallèle redescend à un niveau acceptable, bien en dessous des 25% que nous constatons actuellement. Si cette politique est basée sur la prévention réelle plutôt que sur du spectacle aussi pathétique qu’inefficaces.
Le paquet choc? Le résultat en Australie est un échec de l’aveux de la plupart des observateurs, exception faite des anti-tabac patentés. Même en France, qui peut dire qu’aujourd’hui entre la mise en place des alertes sanitaires puis des photos chocs, la baisse de la consommation a réellement chuté? Et l’on veut nous faire croire que puisque ça n’a pas marché, ça marchera mieux si on fait la même chose en plus grand. La réalité du paquet choc de madame Touraine est surtout que les buralistes vont voir leur vie bien compliquée et que, comme en Australie, nous allons voir le marché parallèle exploser encore plus avec des baisses de ventes officielles, mais pas une baisse de la consommation.
Il convient donc de faire entendre raison au gouvernement et à nos parlementaires sur le fait qu’avant de passer au paquet 100% choc, il y a aussi l’arrivée du paquet issu de la directive européenne qui va considérablement augmenter la taille des photos chocs et messages sanitaires. Si elle tient à son réseau de buralistes, ces 26000 entrepreneurs, la France ne doit pas systématiquement faire plus que ses partenaires européens qui se délectes des rentrées fiscales générées par les consommateurs Français.
L’avenir n’est pas fabuleux non plus du coté des produits liés au monopole.
Christian Eckert à annoncé le timbre fiscal dématérialisé sans que les buralistes y soient associés. Aujourd’hui 70% des timbres fiscaux sont distribués dans le réseau des buralistes. C’est certainement une approche politique de la diversification qui nous est promise depuis si longtemps. Monsieur le Ministre, il est urgent de geler cette dématérialisation tant qu’elle ne sera pas proposable aussi par les buralistes via leurs caisses intelligentes comme nous le faisons déja avec les timbres amendes.. bien que l’Etat ne nous donne toujours pas acces au paiement des amendes majorées via notre portail.
Du coté des buralistes franciliens, il y a aussi une bien mauvaise nouvelle. SI l’adoption du pass Navigo à 70 euros pour tous est, objectivement, une excellente nouvelle pour tous les utilisateurs, elle l’est moins pour les buralistes d’Ile de France qui vont voir leur revenu baisser de plus de 20% pour ceux qui sont situés le plus loin de Paris, donc les buralistes les plus petits, dans les villages du très grand Paris, dans le Val d’Oise, la Seine et Marne ou les Yvelines en particulier. Là encore, nous allons devoir trouver de nouvelles activités pour compenser ce manque à gagner.
Si la tempète Delaunay semble s’éloigner donc, l’avenir reste très inquiétant, le ciel est bac et bien foncé. La météo est instable et le projet Touraine va arriver devant l’assemblée, vite sans prévenir, car l’agenda parlementaire reste incertain.
Merci aux buralistes qui ont su se mobiliser. Il convient de faire passer ces messages aux plus indécis de rejoindre le mouvement. La bataille pour la sauvegarde de nos entreprise n’en est hélas, qu’a ses débuts.