les risques de l’Uberisation de l’économie.

les risques de l’Uberisation de l’économie.

grauit pascherLes vacances sont là et l’actualité des buralistes est un peu plus faible. Durant l’été j’ai décidé de remettre en avant certains articles que j’ai publiés depuis un an… Une sorte de best of.

Comment mieux commencer que par ce sujet sociétal qu’est l’arrivée des Uber et autres dans notre économie. Article publié le 3 septembre 2015

 

Le groupe TF1 a  arrêté son journal gratuit « Métronews » dans sa forme physique. Reste à savoir ce que vont faire les 750 000 lecteurs de ce journal distribué dans les grandes métropoles à la sortie du métro ou sur les lieux de grand flux. Vont ils revenir chez leur diffuseur de presse pour acheter un quotidien régional ou national? Je l’espère car les marchands de journaux ont subi une rude concurrence avec le tout gratuit, mais je suis perplexe tant les marketeurs ont ancré dans l’esprit de nos concitoyens que ce qui n’est pas gratuit est trop cher.

Parce que Metronews n’est qu’un exemple de produit que les multinationales ont inventé pour faire croire que le gratuit existait. Cartes de fidélités qui rapportent des millions en analyses de profils de consommateurs, remises sur packages avec des produits inclus gratuits mais globalement inutiles (spécialité des banques et assurances) et le développement non maitrisé du DIY (Do It Yourself / Fais le toi même) dont le pionnier est Ikéa qui a cassé les prix en laissant à la charge du client la logistique, le transport et le montage des meubles. C’est gratuit puisque c’est vous qui le faites! Mais,la réalité est qu’à prestations comparables, le vendeur de « pas cher » est très souvent plus cher qu’il n’y paraît.

Reste que, pour revenir à Métronews,  donner de l’info contre quelques minutes de cerveau disponible consacré à la publicité ne fonctionne que lorsqu’il y a de la croissance parce-que la publicité n’a de valeur que si le lecteur a les moyens de se faire plaisir.

Mais la crise et le chômage aidés par une pression fiscale devenue insupportable ont eu raison des pages de pub de Metronews. Parce que le gratuit n’existe pas, il faut quelqu’un pour l’acheter. Si vous ne payez pas, c’est que vous êtes le produit (celui dont on analyse le comportement pour essayer de mieux le cerner par exemple).

La promesse du tout gratuit ou du tout pas cher a ses pendants. Parmi eux, celui que nous ne créons pas autant de valeur ni d’emploi qu’une activité payante pourrait le faire. La promesse du gratuit est une escroquerie du marketing politique et économique. C’est aussi la promesse de travailler moins pour profiter plus. Ça ne fonctionne pas, tout simplement.

Ikea a inventé le meuble pas cher… en nous laissant la tâche ingrate de gérer la logistique du dernier kilomètre qui coûte la plus chère (jusqu’à la maison) et la construction. Il y a eu les agences de voyage qui ont disparu avec des conseillers en voyages replacés  par des vrais-faux avis de clients sur Trip Advisor et consort  et du fait que dorénavant, nous imprimons nous même les billets… Do It Yourself… Puis,il y a eu Uber qui propose des services de taxi sans la formation ni les contraintes du taxi et ensuite AirBNB qui propose de l’hôtellerie à domicile en s’affranchissant des règles de sécurité et d’hygiène imposées aux hôteliers…. Combien d’autres exemples moins mediatiques?

La particularité de ces exemples est que leurs fondateurs sont devenus millionnaires voir milliardaires en vendant du pas cher mais qu’ils détruisent beaucoup d’équilibres économiques et sociaux. L’uberisation met a mal le système  capitaliste mais il ne propose pas de modèle économique viable pour notre société. Parce qu’un hôtelier créé de l’emploi et de la valeur là où les nouveaux modèles ne créent rien, tout simplement.

Ce qui fait fonctionner l’économie c ‘est le dynamisme et l’espoir d’un lendemain radieux. Pas juste l’espoir que ça ne sera pas pire qu’avant. C’est le sentiment de payer le juste prix qui doit prévaloir sur le sentiment erroné de faire une bonne affaire.

Vive l’économie ou chacun à le sens des valeurs, ou chaque heure de travail, chaque acte, chaque produit est à son juste prix. Le prix qui permet a chaque personne qui a contribué à sa réalisation,de gagner honnêtement sa vie. Qu’il soit journaliste ou diffuseur de presse dans le cas de l’information. Vive le prix du produit qui permet honnêtement de créer de l’emploi plutôt que de le détruire.

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Auteur :Cyrille Geiger

Cyrille Geiger, 44ans, buraliste à Paris depuis 2005. Observateur impliqué toujours à la recherche de nouvelles idées pour dynamiser mon point de vente. Consultant en commerce de proximité. Ce blog reflète mes points de vue et n'engage que moi. Il ne traite pas de politique ni de santé. Je défends avec mes mots les intérêts économiques et sociaux de ma profession.

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